Ce n'est pas un beau jour.

(J'aurai pu écrire : pour vivre, ou pour mourir. mais je vais arrêter avec le pinceau noir).
Ce n'est donc pas un beau jour.
Tous les paramètres sont donc réunis pour déprimer : la pluie, le vent, une teinte sombre, le froid dehors et en moi aussi. <---------- le lot commun des lillois me direz-vous!

A ces paramètres-là, il faut ajouter : une rupture, une nuit d'insomnie, un réveil en pleurs, les miaulements mélancoliques du chat (qui ne sera bientôt plus ici puisque il n'est pas à moi), un noeud à la gorge dont on a resserré la corde à l'approche de 12h.

Ce n'est pas un beau jour pour être quittée. Il n'y a, me direz-vous, aucun jour pour ça.
Je dis ça parce que demain, nous aurions fêté nos 10 mois (- 3mois de crise = 6 mois de ce que j'appelle Bonheur). Pas un beau jour pour être quittée parce que je suis seule dans cet appart qui m'étouffe lui aussi, comme la corde autour de ma gorge.

Tout le monde a un jour été quitté, alors je ne vais pas écrire ce qu'on a déja tous vécu.
Ce n'est pas pire pour moi, c'est certain.
Je voudrais que ce jour soit le plus court possible, je voudrais arrêter ce torrent de larmes sur lequel je n'ai aucune prise, je voudrais arrêter d'implorer Dieu, et de réclamer ma mère, comme un enfant abandonné.
Je voudrais que nous n'en soyions jamais arrivées là, toi et moi.