Débâcle : La débâcle, en météorologie, caractérise la fonte des glaces d'un fleuve ou de la mer.

Jack London en a fait des nouvelles polaires.
J'en ai fait des post précédemment.
J'y reviens.
Quand je ne contrôle plus rien dans ma vie, je trouve toujours une consolation dans l'oeuvre de Jack London. Curieux. J'avais une dizaine d'années lorsque j'ai lu la première fois, l'Appel de la forêt. Je le relis, en moyenne une fois par an, chaque hiver.

TOL : Trouble Obsessionnel de Lecture.

Quand je relis l'Appel de la forêt, je me sens dans les glaces, dans le Wild, dans le silence et dans un écran blanc.
Mes journées, comme celle d'un musher, s'étiolent du lever du jour gris au premier assombrissement noir. Entre les deux, je m'équipe, regarde le ciel, et prends la piste...
Je n'ai ni traîneau ni chien, et pourtant je glisse dans un désert blanc, tirée par quelque chose qu'on pourrait nommer "survie" ou "absence de choix".
Je suis dans mon wild à moi, silencieux, je peux entendre les patins glisser sur le jour, interminable, froid et solitaire.
Ne me manque que les sapins, le halètement des chiens, et le crépitement d'un feu.
Je traverse le wild, chaque jour, parce que ne pas le traverser c'est être immobile. Et être immobile dans le wild, c'est ne pas vivre.
Des loups courent sur mes flans, les loups qui m'accompagnent depuis des années.
Savent se faire rappeler au souvenir du voyageur, quand la conscience les oublie.
Je glisse, dérape, me renverse, j'ai mal, m'allonge, me relève, marche, repars.
Je fixe ce point à l'horizon, transparent et impalpable.
Je ne peux rien palper, rien toucher, rien sentir.
Alors je traverse le wild,
parce qu'il n'y a pas d'autre choix.
Au bout peut-être,

un feu
crépitant.