C'est ma meilleure façon d'aller le moins mal.
Je ne sais plus où c'était, peut-être au boulot, ou dans le métro, j'ai entendu cette chanson d'Alain Souchon.
J'ai entendu d'un seul coup : "Ecoutez d'où ma peine vient..."
Les mots m'ont parlé. C'était hier, ou le jour d'avant. J'ai une montre mais plus de temps. Le temps, je ne le sens plus depuis quelques jours.
Soit.
Il y avait Souchon qui clamait, je ne sais où, et je ne sais quand, qu'il fallait écouter d'où ça peine venait. Et j'avais juste envie de lui taper dans le dos, et d'aller boire un cappuccino avec lui parce que je sentais, à ce moment-là que Souchon c'était mon meilleur pote.
Parce que sa chanson, elle est pas triste, elle est réaliste, contemporaine, elle bouge dans la mélodie, sans trop remuer, et elle bouge comme un TGV qui vous emmène loin.
La vie, est-ce que c'est con ou lourd?
C'est ce qu'il demande Souchon.
Moi je l'aime bien ce type. Avec ses bouclettes, son long nez, et ses paroles toujours affutées, je le trouve sympa, c'est un mec poétique, juste, sans tragédie. Dans sa besace à lui, il doit transporter un cargo de légéreté.
C'est pour ça que je l'aime.
Sa peine, on sait pas d'où elle vient au final. Parce que sa chanson n'est pas mélancolique. Sa chanson elle me donne des étoiles, et ce que je cherche toujours dans les moments difficiles : l'espoir.
L'espoir des lendemains. C'est mon GPL à moi, ma dope, ma came, ma lueur.
Alors, depuis je ne sais plus quand et je ne sais pas où c'était (faut peut-être que je m'aére sérieusement l'esprit ces temps-ci), j'ai ce petit air qui me trotte dans la tête et qui me donne un peu plus de force dans ce désert de démolition. J'ai écrit par ailleurs, que je ramasse à la pelle les débris de la douleur. Oui.
Je ne laisserai pas les éclats de verre de ce qui a éclaté blesser ceux qui marchent à côté ou dessus.
Pour moi l'Amour n'est pas mort, je le répéte. Je t'aime, c'est intact. C'est ainsi.
C'est un cycle qui est mort.
Je te porte avec moi.
Ce que j'ai fait, je l'ai fait parce que je t'aime, que j'ai peur pour toi, j'espère qu'un jour tu le verras autrement.

Ma peine à moi vient de moi, en grande partie, de mon aveuglement et de mes erreurs.
Mais je préfére le fredonner avec la mélodie de Souchon, pour m'envoler avec son Tupolev de légéreté.

Bouclette, flottante
Vendredi 13 Février 09
22H03