Je sais pourquoi je mets toujours des images dans mes écritures. Je viens de le comprendre...

La bulle dans le Champagne.
Elle me ressemble assez au final.
Elle est evanescente, elle est née discrétement, puis elle prend de la consistance, s'étoffe, jusqu'à devenir entière. Elle est dans un mouvement ascendant, je le suis aussi de nouveau. Facheuse impulsion qui la pousse à se jeter vers le haut, rapidement, sans entraves, elle se propulse dans le liquide...Au milieu des autres bulles, elle fait sa place, elle est un ressort. Quand elle s'envole dans la flûte, rien ne l'arrête, elle forme un bouquet avec ses consoeurs. A la surface, elle est encore plus evanescente. Je suis comme elle, j'ai l'art de m'évanouir dans la nature, dans l'air, un côté sauvage. Un côté éphémére. Elle ne se noit pas dans le liquide, il est sa raison d'être, il est son vecteur. Elle se porte comme un charme dans sa tour de verre, dans la bouche, dans l'ivresse qu'elle véhicule. Elle permet aux regards de s'éclairer, elle délie les langues et pénétre dans le sang avec la même célérité. Elle permet la désinhibition, accompagnée du liquide qui la fait être. Elle permet aux corps de se rencontrer dans l'ivresse d'une soirée.
Puis elle éclate, je suppose, et ne reste d'elle que le pétillement dans la bouche, la sensation d'enivrement, et le souvenir de sa propulsion.
Comme elle, j'aime me propulser au regard des gens qui m'observent derrière le verre, qui me prennent dans leur bouche et qui me goûtent. Je me sens comme elle, aérienne et impalpable, sans obstacles et sans prise.



... les comparaisons, métaphores, filées ou pas sont les meilleurs masques, sous lesquelles je cache ce que je suis, ou pas...