S'il n'y avait qu'une chose que je voudrais emporter avec moi ailleurs, une chose matérielle d'ici bas, ce serait ça.
Mort d'un berger, Franz-Olivier Giesbert, en édition Gallimard.
Pourquoi Gallimard? Pour la police d'écriture et la couv.
Ce roman c'est pas le Goncourt, mais c'est mon premier prix à moi.
Je l'ai lu pas loin de 10 fois depuis sa parution.
Pourquoi? Il se passe dans ma région de coeur, les Alpes- de- Haute- Provence, il met en scène un berger, un troupeau et un loup. Et summum du summum, Giesbert fait chanter la montagne par une poèsie que j'affirme en tant que telle : il écrase les Rimbaud, les Vimy et Baudelaire, et annihile les Villon, Desnos et Eluard. Rien à voir avec eux, et Dieu sait si je les aime. Giesbert il m'offre avec ce roman le Bonheur sur un plateau de verdure.
Lorqu'il évoque la montagne, c'est au travers d'une personnification. La montagne est vivante, on le sait, mais avec lui on s'envole. Il fait chanter l'herbe grasse, il donne ses galons de noblesse à l'omble chevalier, son air de procession au troupeau laineux...Il fait chanter la Provence, et suer les Alpes. Il fait saliver le loup et mouiller la lectrice. Eh oui!
Ses moutons sont mon "leadersheep"...son loup c'est mon loup séculaire...son berger c'est le grand-père que j'ai pas connu, et ses montagnes de l'arrière-pays, c'est des années de rêves, un séjour mémorable et une envie de départ.
Merci FOG.
A ça aussi je devais bien rendre hommage un jour.